Le ciel sur les casinos ne serait-il pas toujours bleu ? Du côté de la Suisse, le personnel grogne. Comme toutes sociétés, les casinos peuvent également rencontrer des problèmes sociaux. Chacun essaie d’adopter un mode de gestion qu’il estime efficace, mais qui ne convient pas toujours à tout le monde. Tous les regards se tournent aujourd’hui vers la Suisse, au casino de Crans-Montana.
Un régime de terreur
Le groupe Partouche s’est occupé de la destinée de cet établissement de jeux depuis le mois d’octobre 2005. À partir de là, les activités du casino ont beaucoup prospéré à tel point qu’il est devenu le premier casino de la Suisse. Et pourtant, derrière cette réussite financière se cache une ambiance assez tendue entre la direction et ses collaborateurs. Les directeurs se succèdent et les licenciements également. Certains employés n’hésitent pas à qualifier la gestion d’un « véritable régime de terreur » car les renvois arrivent facilement pour des raisons que les employés jugent parfois légères, comme un sourire oublié ou des pièces manquantes dans la caisse. Plusieurs anciens employés de la maison en témoignent.
Une pratique ignorée par le conseil d’administration
Le suivi du mouvement (embauches et départs) du personnel ou le turn-over constate une moyenne de 70% entre 2006 et 2010. Le pic a été même atteint en 2008 avec une valeur de 90%. De nombreux litiges ont été portés en justice qui représentent plus de 300 000 francs d’indemnité versée afin d’échapper aux jugements. Et des dossiers s’y rapportant existent réellement. D’ailleurs, Fernand Nanchen, membre du conseil d’administration actuel du casino de Crans-Montant ne le nie pas. Mais il précise que c’était des pratiques dans le passé qui ne s’adaptaient à la situation et dont le conseil ignorait l’application. Et lorsqu’ils ont eu vent des réalités, ils ont pris des mesures depuis 2010. Ils ont eu la collaboration de l’Inspection du travail et la Commission fédérale des maisons de jeux (CFMJ) dans cette entreprise. C’est ainsi que des changements réels ont été réalisés et les anciens employés ont été reconsidérés à juste titre. Fernand Nanchen poursuit que depuis beaucoup d’eaux ont été mises dans le vin et que la tension est descendue de plusieurs crans.
Chassez le naturel…
Du côté des employés actuels, les choses sont vécues différemment. En effet, les licenciements ont disparu, certes, mais le turn-over n’a pas beaucoup évolué. En fait, selon toujours le personnel du casino, la direction fait en sorte que les employés partent d’eux-mêmes. En 2010, un groupe d’employés signifia son ras-le-bol à travers une lettre transmise au conseil d’administration et dont copie a été remise au « Le matin ». Cette lettre ouverte critiquait en profondeur le couple dirigeant, le directeur général et la directrice et exprime la menace permanente que vivait le personnel. Il y est décrit les insultes dont ferait l’objet les croupiers devant les clients même, comme «Tu es mauvais. Tu ne sers à rien. Tu pues, vas te laver…». Ce qui conduit la plupart du personnel à changer d’emploi et, selon toujours la missive, 80% des employés prennent désormais des tranquillisants. Les médecins les conseillent dès lors de quitter leur atmosphère de travail actuel. Pour l’année 2010, une quarantaine de départs a été enregistrée.
Cette enquête menée par un journal local reflète, en fait, selon Fernand Nanchen, l’univers extraordinaire des jeux de casinos et qu’il n’y rien de bien exceptionnel.
Certes, des cas de grèves de ont été observés en France, qui pour demander un treizième mois, qui pour se soulever contre les horaires de travail, mais ils ont toujours été réglé sans trop de remous. Les linges sales se lavent-ils toujours en famille ? Toujours est-il que l’image qu’on retient des casinos est, en général, l’image d’un univers serviable et respectueux, de son personnel à sa direction.