Sagas familiales des casinos terrestres français
Une histoire de famille
François André, jeune Ardéchois « monté » à Paris, fonde en 1918 le Cercle Haussmann, avant de prendre la direction des casinos d’Ostende puis de Deauville. Précurseur du tourisme moderne, il invente dans les années folles ce que l’on nomme aujourd’hui des « resorts », en réunissant casinos, hôtels de luxe, installations sportives… Il développe son groupe à Deauville puis la Baule, le Touquet, Cannes, Aix les Bains, Antibes, Juan-les-Pins.
Lucien Barrière, neveu de François André, lui succède en 1962 à la tête du Groupe. Il le modernise et le développe en inaugurant de nouveaux établissements à Trouville, Dinard, St Malo, Royan et Enghien-les-Bains. En 1987, il accompagnera aussi l’arrivée en France des bandits manchots à Deauville et à Cannes.
Diane Barrière-Desseigne prend en 1990 la succession de son père à la Présidence du Groupe. Elle initie alors de fabuleux projets de rénovations. Un nouveau style naît, fruit de sa collaboration avec Jacques Garcia : une décoration faite de charme, de chaleur, d’intimité et de luxe. Victime en 1995 d’un très grave accident d’avion, elle assume, jusqu’en 1997 la gérance du Groupe. Dominique Desseigne lui succède à cette date.
Dominique Desseigne, aujourd’hui président du Conseil de surveillance et du Comité stratégique du Groupe Lucien Barrière SAS ainsi que Président de la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes.
Il conclut, le 17 décembre 2004, un accord de partenariat avec Accor et le fonds d’investissement Colony Capital qui permet au Groupe Lucien Barrière SAS de doubler de taille en intégrant les établissements d’Accor Casinos. La famille conserve par ailleurs la totalité de la participation (65%) dans la SFCMC.
Une stratégie ambitieuse et équilibrée
Pour renforcer son leadership français et installer sa vocation européenne et internationale, le groupe Lucien Barrière Hôtels et Casinos privilégie une stratégie de croissance rapide, équilibrée et pérenne, en cohérence avec :
- Ses valeurs : respect permanent de la tradition et de la qualité qui fonde la différence Lucien Barrière, l’alliance du savoir faire et de savoir être.
- Son positionnement : stratégie centrée autour de l’écoute, de l’accueil et de la finesse de la réponse aux attentes des clients.
- La volonté de la famille fondatrice de conserver la majorité.
C’est ainsi, pour répondre aux attentes de la clientèle internationale fréquentant ses établissements, que Lucien Barrière Hôtels et Casinos a ouvert en 2006, l’Hôtel Fouquet’s Barrière, sur les Champs-Élysées. Premier palace créé à Paris depuis 1929, il est le seul à capitaux majoritairement français.
Des développements raisonnés
En France, trois nouveaux établissements et l’agrandissement d’un quatrième permettront au groupe de compléter son maillage du territoire français et de conquérir plus largement la clientèle européenne, notamment frontalière :
- Le Casino-Théâtre Barrière de Toulouse (ouvert en octobre 2007)
- L’Hôtel-Casino Barrière de Lille (ouverture du casino dans un bâtiment provisoire en novembre 2007 ; ouverture de l’Hôtel-Casino prévue en 2009)
- Le Casino Barrière de Port-Leucate (ouverture en février 2008)
- Le Casino Barrière de Blotzheim (ouverture prévue au deuxième semestre 2008)
- L’agrandissement du Majestic Barrière à Cannes (ouverture prévue en 2010)
A horizon de 4 ans, le Groupe a l’objectif de réaliser 50 % de son chiffre d’affaires et de ses résultats à l’international. Projet déjà engagé :
- Le Naoura Barrière, Hôtels et Ryads, complexe hôtelier haut de gamme à Marrakech, ouvrira fin 2008.
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Ce roi des casinos fait confiance aux hasards. Qui le lui rendent bien, puisque à soixante-dix-huit ans, parti de rien, Georges Tranchant est aujourd’hui à la tête d’un groupe de 310 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, 1.700 salariés, 23 casinos et diverses activités de prestations de services et de vente de technologie. La politique, d’abord : » J’ai été élu député un peu par accident. J’étais à l’époque président de la chambre de commerce des Hauts-de-Seine, et le hasard a fait qu’à Asnières le candidat, le préfet Doublet, risquait de voir son élection invalidée pour ne pas avoir quitté ses fonctions suffisamment tôt avant le scrutin. Il avait déjà commencé sa campagne. Alors le RPR local, qui cherchait un candidat de toute urgence, est venu me chercher. »
A l’écouter, son destin se déroule presque par enchantement : » En 1984, j’étais le porte-parole du RPR à la commission des Finances. Je participais donc à tous les débats budgétaires. En 1984, je vois passer une disposition qui prévoyait de taxer de 5.000 francs par an les billards électriques dans les bistrots, parce qu’ils n’étaient pas assujettis à la TVA. Mais, en 1985, je revois passer une disposition qui assujettissait les recettes des billards à la TVA ! Alors évidemment je suis monté au créneau pour dire qu’il fallait retirer les 5.000 francs qui n’avaient plus de sens. » Il s’attire alors la sympathie du Syndicat des exploitants de machines de bar qui prend contact avec lui : » Le secrétaire général me dit : « tu devrais importer des machines à sous pour les casinos, une loi passe qui autorise les casinos à exploiter des machines à sous ». » C’est ainsi que l’aventure des Casinos Tranchant commence.
Mais l’aventure de Georges Tranchant, elle, avait déjà commencé : » Pendant la guerre, je me suis sauvé de mon lycée parce que j’avais faim. Je ne pensais qu’à manger ! Ma mère m’a donc envoyé en zone occupée, dans les Ardennes, dans mon village natal, où j’ai habité chez mon parrain et ma marraine. Là, j’occupais mon temps à élever lapins et cochons, cultiver des pommes de terre et faire de la vigne… » Mais déjà, il a le sens du commerce : » J’ai fait du troc : je cultivais du tabac, de mauvaises feuilles, un tabac épouvantable ! Et je troquais mes feuilles de tabac contre du lard, du beurre… »
Quand on veut, on peut
Il se fait tout seul et n’a peur de rien. Après la guerre, il va à Paris où il se passionne pour la mécanique : » A l’époque, je dépannais les postes de radio au Bazar de l’Hôtel de Ville, le soir je chantais à Belzébuth, je faisais la quête. Pendant les vacances, j’étais serveur à l’Auberge de l’Ancre à Ramatuelle, je couchais dans une bergerie. » Fasciné par les Etats-Unis, il adopte l’adage selon lequel quand on veut, on peut : » Je pense qu’aujourd’hui celui qui veut travailler et n’a pas peur de faire n’importe quoi pour gagner sa vie, qui veut réellement arriver, peut gagner de manière décente et acquérir du savoir. Par exemple, dans nos casinos, nous faisons beaucoup de promotion interne. On peut débuter comme portier, faire tous les postes et devenir directeur. »
Aujourd’hui, trois de ses fils travaillent avec lui : » Mon fils aîné, Benjamin, a travaillé dès l’âge de dix-neuf ans dans un casino comme employé, mon deuxième, Romain, a fait des études de comptabilité et est également entré très tôt dans l’entreprise, à vingt-deux, vingt-trois ans. Le petit dernier, Sébastien, qui a fait du droit, est entré en 1996. Et ils se sont débrouillés. Avec des missions à remplir, des responsabilités, les signatures en banque. Ils ont, comme moi d’ailleurs, commis quelques erreurs, mais elles sont très constructives ! »
S’il a intégré ses fils, il n’a pas pour autant décroché : » Je mourrai un pied au bureau et l’autre dans la tombe « , prévient cet entrepreneur qui n’a pu croire en sa chance que parce qu’il est resté jusqu’au bout un travailleur acharné… ne laissant rien au hasard.
Source BFM Radio » Les sagas du pouvoir » d’Hedwige Chevrillon et Les Echos
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En 1973 Mr. Isidore Partouche est rapatrié d’Algérie où il était radioélectricien concessionnaire Philips. Il reprend avec l’aide de ses frères et ses soeurs, le casino de Saint-Amand-les-Eaux, avec son établissement thermal et la source d’eau minérale. Le redressement de ce casino assuré avec succès, la famille partouche acquiert de nouveaux casinos. 1976, rachat à Mr. Lucien Barrière du casino du Touquet, 1982 création du casino de Calais, 1986 acquisition du casino de Forges-les-Eaux et ouverture du casino de Boulogne sur Mer, 1988, rachat du casino de Dieppe.
En même temps, et jusque-là, Isidore Partouche avait principalement consacré ses efforts aux activités d’embouteillage et de distribution d’eaux de marques (Amanda, Arline à Franconville, Eau d’Alet-les-Bains, Source Lucheux, Source Baudour en Belgique), l’activité casino restant secondaire puisque les activités embouteillage d’eaux de source nécessitaient des investissements et mobilisaient, à l’époque, l’essentiel des ressources de financement du Groupe.
En 1989, les casinos de Fécamp, Bagnoles-de-l’Orne et ceux de Vichy rejoignent le Groupe cependant qu’Isidore Partouche se désengage progressif de l’activité eaux en faveur du secteur casino. Ce choix stratégique permet de réaffecter l’ensemble des ressources dégagées dans le développement accéléré du secteur casino.
En 1991, les casinos du Groupe Partouche bénéficient enfin de leurs premières autorisations d’exploitation de machines à sous. Ce qui va permettre d’accélérer encore son développement.
Les années suivantes, le Groupe Partouche continu son assention et ses acquisitions au rythme de deux à trois casinos par an. Le 29 mars 1995, la société Groupe Partouche SA est introduite au second marché de la Bourse de Paris, afin de renforcer l’image du Groupe, de consolider les bonnes positions acquises en France et lui donner des moyens supplémentaires pour financer le développement de ses activités, et, notamment à l’étranger.
En avril 1998, le Groupe Partouche fête ses 25 ans et inaugure le Pasino de Djerba. Son concept original de centre d’animation avec casino a comme vocation d’apporter à cette perle du Sud tunisien une palette de distractions s’adressant à tous les publics et répondant à l’attente de ses très nombreux visiteurs.
A l’étranger, le grand casino de San Roque en Andalousie, au pied de Gibraltar, est inauguré le 23 juillet 1999, et le Hilton Bucarest a accueilli le 23 octobre un nouveau casino créé par le Groupe Partouche.
Aujourd’hui, le Groupe Partouche est devenu numéro un des groupes français de casinos avec déjà plus de 50 casinos en France et à l’étranger.
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