Mercureo, une agence d’analyse des résultats, a récemment annoncé avoir réaliser une très vaste étude statistique auprès d’un panel de 42 000 individus majeurs dans le but de déterminer le premier bilan sur l’impact de la légalisation des jeux d’argent en ligne sur le comportement des internautes. Cette étude a permis à l’agence de décrypter grâce à une collecte des données le comportement des internautes face à l’ouverture des sites de jeux en ligne payants : mots-clés les plus saisis sur les moteurs de recherche, pourcentage de français qui ont été visité les sites de jeux d’argent, les sites internet qui fournissent le plus de trafic, les taux de transformation,… Une analyse très instructive, comme nous allons le voir dans cet article qui se veut être un résumé de l’étude.
Le grand chiffre à retenir : en juillet 2010, 28.6% des français se seraient rendus sur au moins un site agrée par l’autorité de régulation des jeux d’argent en ligne (l’ARJEL). Soit presque un français sur 3 ! L’étude permet également de révéler que le taux de transformation obtenu par tous ces sites est encore plus que problématique, et à l’heure actuelle on peut probablement considérer que les sites agrées ne feront que récupérer le trafic obtenu avant l’ouverture du marché par des opérateurs basés à l’étranger. Rien de surprenant d’ailleurs lorsque l’on sait que de gros opérateurs de paris sportifs tels que Betclic notamment exercait, de manière indirecte et à partir du territoire britannique, sur le marché français. Avec l’ouverture du secteur des jeux d’argent en ligne, tous ces opérateurs qui étaient auparavant basés à l’étranger continuent leurs activités avec l’agrément ARJEL… et donc récupérent logiquement leur base de joueurs qu’ils possédaient avant l’ouverture du marché.
Autre fait marquant : les internautes français privilégient davantage les gros sites leaders que les petits outsiders. D’après l’étude, avant de visiter des sites, les internautes visitent des sites tels que PMU, Winamax, Betclic, Zeturf,… c’est-à-dire tous les sites leaders qui ont obtenus leur agrément dès l’ouverture du marché. Problème de confiance ou impact de la communication massive exercé par ces groupes ?
Mercureo insiste sur le fait que les internautes français semblent davantage curieux que véritablement passionné par les jeux d’argent en ligne. Le taux de transformation prévu au cours des prochains mois s’annonce encore très largement problématique. C’est ainsi que le site de jeux d’argent agrée le plus visité, PartyPoker, est parvenu à capter 68.6% des visiteurs uniques français ayant visité au moins un site agrée par l’ARJEL tandis que le taux réel d’accès à son formulaire de commande ne s’élève qu’à seulement 0.9%, soit moins d’un visiteur sur 100. Les autres opérateurs connaissent exactement le même problème. Visiter le site ne rime pas forcément avec parier.
Et au niveau des « ex-monopoles de l’état » ? Un bilan très largement contrasté. Le site de la française des jeux : Parionsweb, engendre des visites sur son site web mais l’audience générée est très largement inférieure à l’audience générée par ces ex-jeux… (Loto ou Euromillions).
Cette étude prouve que les internautes français restent encore assez largement méfiant des jeux de casino en ligne, il y a bien une forte augmentation de l’audience générée sur ces sites mais elle reste en partie du aux investissements dans des campagnes de communication, ainsi que par la Coupe du Monde de football. Le défi à relever pour les opérateurs de jeux d’argent ? Transformer ce trafic…. en or ! C’est-à-dire créer de la confiance avec les internautes, et augmenter ainsi le taux de transformation.