Alors que l'autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL) distribue « massivement » des agréments à des opérateurs de jeux en ligne, elle en a déjà distribué une quarentaine à l'heure actuelle, une récente étude menée par le cabinet d'analyses Xerfi Research permet de faire le point et d'anticiper les changements d'ici 2013 qui vont intervenir dans le paysage français des jeux en ligne.
Intitulé « Jeux en ligne et paris », l'étude qui fait exactement 140 pages, a été réalisée par un expert en analyse Vincent Desrouelles. D'après l'auteur de l'analyse, « il ne restera en 2013 plus qu'une petite poignée d'opérateurs… les autres opérateurs ne survivront pas dans ce segment de marché ». Une étude qui a de quoi inquiéter un bon nombre d'opérateurs… Nous allons voir ce qui en est dans cet article.
Tout d'abord, l'évolution du marché du Poker en ligne. Bien que le nombre de joueurs aux Poker ne cessent de progresser, sans doute grâce à la version Texas Hold'em, l'étude pense que le marché français du Poker est beaucoup trop étroit pour permettre à plusieurs opérateurs de cohabiter. Seuls les plus gros groupes devraient parvenir à tirer leurs épingles du jeux grâce principalement à une base de joueurs assez importante. Le marché du Poker est en effet assez particulier dans la mesure où plus le nombre de joueurs à un site de Poker est important, et plus les joueurs peuvent apprécier le jeu (plus d'adversaires et donc plus de tournois et de jeux). Ce qui impose donc ainsi aux opérateurs d'atteindre assez rapidement la taille critique si ils ne veulent pas être « dévorer » par leurs adversaires. Ensuite, les fortes taxes du gouvernement français sur les sites de Poker risquent de très fortement nuire aux conditions de redistribution et donc ainsi à l'attrait du jeu pour les joueurs français. Les experts joueuront probablement sur des sites de Poker basés à l'étranger afin d'éviter la très forte taxation du gouvernement, d'où une « fuite des champions » qui sera fortement préjudiciable pour les autres joueurs de Poker ainsi que pour les quelques opérateurs français basés dans le business du Poker.
Ensuite, l'étude permet de dévoiler que le marché français du Poker ne progressera presque pas entre 2010 et 2013. Le marché du Poker français est actuellement chiffré à 140 millions d'euros, et il devrait progresser à 300 millions d'euros seulement en 2013, alors que le nombre d'opérateurs sera multiplié par au moins 10…
Pour ce qui concerne les autres segments de marché, dont notamment les paris hippiques et sportifs, la situation sera quelque peu différente. Certes, les opérateurs sur ce segment de marché deviendront bien plus nombreux mais le marché est vraiment gigantesque et en tout cas, bien suffisant pour accueillir encore au moins une bonne « vingtaine d'opérateurs ». C'est principalement en raison de la convivialité de l'offre de paris, ainsi que le « professionnalisme » des joueurs qui va permettre à une multitude d'opérateurs de s'implanter sur ce marché. L'étude permet toutefois de noter que les ex-monopoles maintiendront une part de marché gigantesque sur ce segment de marché. La survie des autres opérateurs dépendra principalement du budget communication qu'ils vont octroyés sur le marché pour capter des nouveaux clients…. hors ce sont principalement les plus gros opérateurs qui ont les plus gros moyens. Les « petits opérateurs » devront donc ainsi se contenter des miettes sauf si ils se décident d'investir en commun dans le développement d'une plateforme aux mises mutualisées pour partager les coûts, pour assurer ainsi une très grande précision dans le calcul des cotes et pourquoi pas également, d'assurer la mise en commun d'un certain nombre de coûts (coût de la mise à jour des cotations, des courses),… Le marché hippique en ligne devrait se chiffrer à 440 millions d'euros contre à peine 200 millions d'euros actuellement, et le marché des paris sportifs (encore plus large) à environ 2 milliards d'euros contre à peine 880 millions d'euros.