Aujourd’hui, de plus en plus de personnes découvrent les jeux de casino. La plupart d’entre eux s’y adonnent pour s’amuser. Quelques-uns souffrent d’addiction. À Nantes, les praticiens songent à ces derniers. Dans l’optique de leur apporter de l’aide, un institut spécialisé a ouvert ses portes au CHU de Nantes. Celui-ci est dédié aux personnes dépendant aux jeux.
Une structure existant depuis trois ans
Contrairement à ce que certains pourraient être tentés de croire, l’ouverture de cet institut nantais qui s’intéresse de près aux personnes dépendant aux jeux d’argent ne date pas d’hier. L’établissement existe en effet depuis trois années. Depuis son ouverture, le « Centre de Référence du Jeu Excessif » ou CRJE, qui se trouve sur le site abritant l’hôpital Saint-Jacques, accueille annuellement une centaine de joueurs.
Notons qu’il s’agit d’un établissement inhabituel en France. Celui-ci prend en charge les joueurs souffrant d’addiction. Il reçoit ceux qui sont dépendants du poker, des jeux de casino, des paris sportifs, de la loterie ou encore des jeux vidéo. Ces personnes ne peuvent s’empêcher de jouer aux dépens de leur vie familiale, professionnelle sans oublier leurs finances.
Ils pensent, à tort, avoir le contrôle
La plupart des patients qui viennent au CRJE pensaient avoir le contrôle. Ils croyaient très fort que la chance allait leur sourire et qu’ils allaient enfin empocher le gros lot. Selon le fondateur de l’institut, le professeur Jean-Luc Venisse, les joueurs souffrant d’addiction ont l’illusion de posséder un certain pouvoir et ont même des croyantes quelque peu « irrationnelles » en ce qui concerne le hasard et la chance. Ce praticien a décidé de s’intéresser de près à ces « addictions sans drogue » qui font de véritables ravages. Ces dépendances comportementales méritent que l’on s’y attarde, que l’on prenne la peine de les comprendre afin de pouvoir proposer un traitement aux « malades ».
Des chiffres insuffisants
Aujourd’hui, en France, les chiffres concernant les addictions aux jeux de hasard et d’argent sont plutôt insuffisants pour en tirer des conclusions. L’on sait néanmoins que près de 0,5 à 3% des Français souffrent d’une dépendance aux jeux. Ce qui représente entre 350 000 et 900 000 individus. Un dixième seulement d’entre eux décide de consulter.
Afin d’étoffer les données portant sur les addictions aux jeux de hasard et d’argent, cinq-cents joueurs ont été sollicités pour une recherche au niveau national qui s’étendra sur une durée de cinq ans. Parmi eux se trouvent des compulsifs qui sont conscients de leur état, des dépendants qui ne savent pas qu’ils le sont et les joueurs occasionnels qui ne souffrent pas de trouble en particulier. Une étude des comportements de ces échantillons permettra à l’équipe de Nantes de déterminer certains facteurs permettant de dépister l’addiction et de la traiter.